Brigitte Van Vliet-Lanoë, Directeur de recherche CNRS,
Emérite UMR 6538 CNRS, Brest, France
La part continentale
Ces dernières années, de nombreuses crues ont affecté le Sud de l’Europe mais également le Nord de la France, l’Ouest et nos voisins britanniques. C’est à l’échelle mondiale un des désastres naturels les plus fréquents (https://www.emdat.be/). Leur fréquence s’accroît depuis 1970 et bien entendu, le changement climatique dont l’homme devrait être le responsable est mis en accusation. Nous ne traiterons pas ici des inondations associées à la proximité de l’océan ( voir Déluge et Changement Climatique 2/2, sur SCE).
A) MECANISMES.
Il est important de prendre en compte les conditions physiographiques de ces évènements avant d’impliquer le climat. Beaucoup de facteurs favorisants sont imputables à l’homme. La formation d’une crue est essentiellement liée à l’intensité du ruissellement.
Le ruissellement
Il existe deux grands types de crues dans nos régions générées par les modalités du ruissellement.
Elles sont souvent liées à un engorgement en eau des sols, plus ou moins superficiel, favorisant un ruissellement dit à saturation (Fig.1A) . Cette situation est commune chez nous en Janvier ou Février lorsque les nappes phréatiques sont à leur plus haut niveau et éventuellement débordent. La montée en crue des rivières prend, dans ce cas, généralement plusieurs jours. Exceptionnellement cette situation peut se produire après un épisode pluvieux intense, lorsque les fronts dépressionnaires se suivent pendant plusieurs jours ou être accentuée par une fonte de neige intempestive, comme ce fut le cas lors de la crue séculaire de la Seine en 1910 (Fig.1B) lors d’une période froide associée à un modeste minimum d’activité solaire. En Asie du SE, elle est imputable à l’intensité et la durée de la mousson d’été et son blocage par des reliefs-barrières.
Un autre type de ruissellement se produit sur des sols devenu hydrophobes pour des raisons variées. Le cas le plus simple est la dessiccation superficielle des sols qui casse le film d’eau capillaire entre les grains du sol, ce qui empêche une réhumectation profonde lors de la pluie. C’est ce que nous appelons un ruissellement hortonien (Fig.1A).
C’est typiquement le cas du Midi de la France ou du Maghreb en fin d’été : les sols deviennent hydrophobes, toute l’eau ruisselle et s’écoule vers les points bas. Ce schéma est responsable de l’apparition de crues-éclair ou « flash floods » lors d’orage ou d’évènements cévennoles, lorsque le relief bloque la migration des masses nuageuses. Gaume et al. (2016) indiquent que les crues-éclair observées en Europe sont généralement associées à des cumuls pluviométriques d’au moins 100 mm en quelques heures. Ce type de ruissellement peut être accentué par le passage de feux de landes ou de forêts qui accentuent, avec la cendre, le caractère hydrophobe des sols et favorisent la formation de masses orageuses responsables de pluies intense mais très localisées. Les sols gelés, bétonnés ou asphaltés ont le même comportement, excepté pour le revêtement auto-drainant de nos chaussées. Les zones impermabilisées par l’urbanisation (toitures, parking, trottoirs) se comportent par conséquent de la même manière.
Le bassin versant et les différents lits de la rivière.
Le ruissellement va affecter un relief avec ses drains naturels, les rivières qui coalescent et concentrent plus ou moins vite les précipitations. C’est ce qu’on appelle un bassin-versant. Sa surface peut être petite et en pente forte comme en montagne ou très grande et peu pentue en plaine. La concentration des eaux dans la rivière va amener une crue d’autant plus vite que le drainage du bassin est rapide. Quelques heures en montagnes, plusieurs jours en plaine. Lorsque la rivière est longue comme c’est le cas du Rhin, il se forme une onde de crue qui se propage vers l’aval suivi par une décrue relativement lente (semaine). Le problème est que beaucoup de grandes villes ont été construites sur ses berges, souvent en position de confluence et de concentration de la crue.
Dans la partie « alimentation » (amont) du bassin versant, le drainage est rapide et transitoire. Dans la partie avale, généralement en pente douce, la crue s’installe dans toute la vallée, inondant ce que nous appelons le lit majeur ou zone inondable (crues hivernales à décennales, Fig.3A). La rivière normale constitue le lit mineur (Fig.3A).
Tout obstacle dans le lit majeur va bloquer l’évacuation de la crue (route, voie de chemin de fer, zone industrielle ou commerciale, ville ; Fig.4B), accentuer le niveau d’eau atteint puis freiner la décrue. Il faut donc en tout bon sens éviter de construire dans ces zones, plus particulièrement de l’habitat. Cependant, ces terrains sont très prisés par les élus vu leur horizontalité et leur caractère bon marché, en dépit de la législation existante.
Le réseau hydrographique est donc le système principal de concentration rapide des eaux pluviales ou drainage. En milieu agricole, le curage de fossés peut régionalement accentuer la vitesse de transfert des eaux vers les points bas. Le réseau urbain d’égoûts est également un outil de concentration rapide des écoulements dans un système déjà très imperméabilisé. Cette concentration des eaux superficielles est complété en plaine par l’arrivée plus lente les eaux infiltrées, qui, elles, contrôlent le niveau de la nappe phréatique (Fig.4). Les crues de nappe, indépendantes des cours d’eau, sont souvent hivernales et très longues (mois) à disparaître, en association avec une succession de crues superficielles sur sols saturés. En milieu karstique comme dans le midi ou sur la craie comme en pays de Caux, la réponse de la nappe peut être, par contre très rapide (heure).
Un dernier facteur accentueur de la hauteur d’eau atteinte par la crue est l’effet Venturi. Toute réduction en largeur (et profondeur) du chenal d’écoulement par des travaux, digues ou construction, comme le développement d’une ville, va, de facto, réduire la largeur du chenal d’écoulement, accélérer la vitesse d’écoulement des eaux et faire monter artificiellement le niveau atteint par l’eau dans l’agglomération. A tel point que les rivières rectifiées et endiguées, comme le Rhône ou le Rhin voient leur capacité de débordement devenir énorme et la fréquence des crues être surtout contrôlées par l’entretien des digues et le curage des cours d’eaux (embâcle de troncs et autres débris, au niveau des ponts).
Pour lutter contre l’inondation des zones urbanisées, des zones d’extension des crues sont mises en place en amont des cités afin de ralentir la montée en crue, en aménageant des dérivations et des zones inondables. La caricature de ce système est actuellement en place dans la vallée du Fleuve Jaune, avec le barrage des 7 Gorges qui permet un stockage temporaire l’eau pour d’écrêter la hauteur atteinte par les crues. Le lit mineur endigué du fleuve, est, en basses eaux, environ 10 m au-dessus du lit majeur, avec des digues fragiles en limon. Les Chinois préfèrent inonder les centaines de villages de plaine pour ne pas inonder des agglomérations millionnaires en habitants situées à l’aval.
B) L’IMPACT DE L’HOMME.
Depuis la Néolithisation l’occupation des sols a fait évoluer positivement la capacité de ruissellement. Un couvert forestier possède une capacité de ruissellement quasi-nulle, dominé par une infiltration racinaire. Le défrichement a amené l’augmentation progressive du ruissellement selon l’évolution d’un parcellaire initialement petit et cloisonné vers la situation actuelle, des grandes parcelles sans cloisonnement propices au ruissellement.
Les modalités techniques de travail de la terre ont également influencé ce système, via l’évolution d’un labour superficiel (5cm) vers un labour profond (40 cm, années 1980). Les modalités d’amendement ont également accentué les choses en relevant le pH du sol vers 6.7 pour des raisons agronomiques, les sols étant généralement acides et peu fertiles en fin d’interglaciaire. Ceci a abouti en réduisant les apports organiques (fumure organique) au profit des engrais chimiques (1970), à une instabilité croissante de la structure du sol. L’utilisation d’un labour profond et de pesticides ont aussi fortement réduit l’activité biologique des sols et donc réduit la capacité d’infiltration et de stockage des eaux en profondeur. Elle permet également la formation d’une croûte de battance (Fig.5A) imperméable en surface et d’une semelle de labour imperméable sous la zone labourée. Cette évolution depuis le Néolithique a amené une érosion des sols d’environ 1m en Europe tempérée allant à plusieurs mètres en régions méditerranéennes.
L’agressivité des précipitations sur les zones cultivées a très tôt (Âge du Bronze) généré des pratiques de cloisonnement des espaces cultivés par des murs en pierre, en terre (haie) ou des aménagements en terrasses pour limiter le ruissellement et donc l’érosion des terres cultivées. Malheureusement, nombre de ces aménagements n’ont pas été entretenus, voire ont été détruits lors de la révolution verte des années 1970, par les remembrements ou tout simplement abandonnés suite à une déprise agricole pour cause de guerre ou de rentabilité, comme dans les pays méditerranéens.
C’est pour cela que des plans de prévention des risques ont été réalisés, depuis une dizaine d’années, à l’échelle nationale, régionale et à celle des bassins-versants en France et dans les autres pays d’Europe, pour inciter les particuliers et les élus à gérer correctement leur territoire. Malheureusement les lois et les précautions à prendre sont très souvent contournées, en accusant pour raisons politiques, l’impact du Changement Climatique actuel, d’un doublement du nombre des catastrophes enregistrées depuis le début du XXième siècle. La majorité des évènements catastrophiques sont générés par du ruissellement hortonien, succédant aux périodes sèches caniculaires. En France, les crues fluviales dont le coût excède le milliard d’euros sont assez récentes : 3,5 milliards (crue de l’Aude, novembre 1999), 1,6 milliard (crue de la Seine, janvier 1910), 1,4 milliard (crue des Gardons, septembre 2002), 1,4 milliard (crue des Gardons, septembre-octobre 1958), 1,1 milliard (crue du Rhône, décembre 2003), 1 milliard (crue de l’Argens et la Nartuby, Juin 2010), 1 milliard (crue en Bretagne, hiver 2000-2001) (M.Lang ; le Point 6/10/2020). Ces coûts sont liés à une urbanisation croissante et une sophistication des infrastructures affectées, donc coûteuses.
C) CRUES FLUVIALES ET CLIMAT EN EUROPE
Période Quaternaire
Les crues et l’érosion des sols existent depuis toujours dans l’histoire de notre planète. Ces phénomènes sont à la source des sédiments analysés sur le terrain ou dans les carottages marins.
Ces sédiments enregistrent de facto la succession d’évènements climatiques qui président à leur mise en place : ce sont les archives sédimentaires. Elles ont permis de mettre en évidence des fluctuations climatiques majeures associées à la qualité de l’insolation sous contrôle du forçage orbital (voir Arctique Géologie 2/2 sur SCE), les périodes glaciaires d’une durée moyenne de 100 000 ans (100 ka) séparées par de brefs interglaciaires (10 ka).
Les archives nous apprennent également que les grosses phases d’érosion enregistrées à l’échelle du millénaire dans nos régions sont associées :
- soit à des épisodes de refroidissement du climat, des périodes longues, arides et froides de rhexistasie ou érosion mécanique dominante, les périodes chaudes étant, elles, caractérisées par une couverture végétale continue et protectrice, une stabilité du milieu végétalisé ou biostasie sous contrôle de précipitations élevées (environ X 2) et de PCO2 plus élevées (Erhart, 1951; Van Vliet-Lanoë et al., 1992; Van Vliet-Lanoë et Guillocheau, 1995). En fin de période chaude de rang interglaciaire telle que la période dans laquelle nous vivons, la rhexistasie est à l’échelle du millénaire sous influence des variations de l’orbite terrestre autours du soleil (Van Vliet-Lanoë et Guillocheau, 1995). Ce réchauffement transmis par l’océan est bien visible dans le cas de l’interglaciaire précédant, l’Eémien en Islande, amenant une montée accélérée du niveau marin vers 116 ka après un « petit Age glaciaire » compris entre 120 et 116,5 ka. (voir Van Vliet-Lanoë, 2018).
- soit en fin d’épisodes de réchauffements brefs (ca 1,5 ka ou moins) appelés évènements de Bond (Bond et al., 2011) ou Dansgaard-Oeschger en période glaciaire (Rassmusen et al., 2016). Nous sommes actuellement dans un de ces évènements, en plus des conditions précédentes de fin d’interglaciaire. Après l’Optimum thermique du Moyen Âge (1299-1350 AD) a été suivie par une transition marquée par la crue milléniale du Rhin en 1342 AD et ses milliers de morts, succédant à une grande sécheresse (crue brutale). Cet optimum climatique a été suivi par le Petit Age Glaciaire (1350-1830 AD), une période froide et neigeuse, accompagnées de très fortes et longues successions de tempêtes (Lamb & Frydendahl, 2005) forcées par plusieurs minima d’activité solaire, dont le fameux « Maunder » (Van Vliet-Lanoë et al., 2016). Nous sommes maintenant au sortir d’une période d’activité majeure du soleil dans les années 1950 à 1980.
Les mécanismes générant de fortes précipitations
L’océan austral, le plus vaste de notre planète et vu sa localisation en position intertropicale, absorbe l’énergie incidente solaire supplémentaire fournie en période de forte activité de l’astre (cycle à ±11 ans). L’augmentation de l’irradiance solaire totale (TSI) en Watt/m2, très faible (0,1%) pendant ce cycle mais, avec +5% du rayonnement UV (Damé, 2013), le seul capable de pénétrer dans la tranche supérieure (<700 m) des eaux océaniques et de les réchauffer. Le rôle du soleil est donc de chauffer l’océan et de favoriser l’évaporation et l’extension de la couverture nuageuse, le couvercle de la casserole maintenue au chaud ! Une ionisation accrue liée au flux de particules solaires (vent solaire) favorise en effet la croissance des aérosols dans les noyaux de condensation des nuages (Svenmark et al, 2009 ; Dunne et al., 2016 ; Svensmark, 2019) et donc la nucléation de d’hydrométéores en tous genres.
Le changement de budget énergétique associé à la couverture nuageuse associé au cycle à 11 ans a été estimé à 1.1±0.3 W/m2, un ordre de grandeur 10 fois supérieur à celle de la TSI (Svensmark, 2019) et est également sous contrôle « chauffant » du vent solaire, indépendant des fameuses taches (voir Van Vliet, 2019 sur SCE). Ce type de changement apparaît pendant les deux différents types de réchauffement (Interglaciaire et DO ; voir Rasmussen et al., 2016 ; Van Vliet-Lanoë, 2018). Enfin, l’inertie thermique de la masse océanique est, rappelons-le, grande en relation avec la chaleur spécifique de l’eau.
Les périodes de canicule estivales sont très bien corrélées avec les DO et des évènements plus brefs (cf étés « brûlants » australiens), amenant 1) une dessiccation des sols, donc un contexte favorable au ruissellement hortonien, y compris aux latitudes moyennes (40-50°N) et donc 2) des crues-éclair en fin de canicule comme celles de Bab el Oued (Alger) en 2001 et 2004, en contexte sec et très urbanisé, ou encore celles de l’Ouvèze en 1992 ou celle très récente sur les reliefs varois.
L’océan austral réchauffé induit une évaporation importante générant des moussons d’été exceptionnelles, associées à des cyclones puissants sur l’Asie notamment en Inde, en Chine et au Japon ou des hurricanes aux SE des US en 1996-1997-1998, 2017-2018-2019 et surtout 2020. En Europe, la chaleur et l’humidité sont transmises à nos latitudes principalement via le Gulf Stream et les dépressions cycloniques qui se forment à son passage ou plus au Sud, au niveau de la zone de convergence intertropicale des vents (ICTZ), localisée à l’aplomb des masses océaniques les plus chaudes. L’ICTZ remonte vers le Nord lorsque l’Arctique se réchauffe. Les dépressions cycloniques ont leur trajectoire sous contrôle du Jet Stream (Van Vliet-Lanoë et al., 2014), amenant des pluies ou des chutes de neige exceptionnelles sur l’Europe Occidentale (1999-2000, 2004-2005, 2013-2014, 2018-2021).
Pour l’Europe du Sud, de la Grèce à l’Espagne et pour le Nord du Maghreb, l’impact du forçage par le vent solaire induit en plus un réchauffement spécifique de la Méditerranée et donc une évaporation soutenue, qui se superpose au passage des dépressions cycloniques océaniques comme pour les périodes 2003-2004 ou 2018-2019-2020. L’ondulation N-S du Jet Stream en période d’Oscillation Nord Atlantique (NAO) négative favorise la remontée d’air chaud saharien et le blocage des masses nuageuses sur les premiers reliefs au Nord ou au Sud de la Méditerranée, y amenant des « déluges » cévenols… comme pour la crue-éclair de Bab El Oued en 2004.
Tempétuosité et déluge
Cela fait 30 ans (1/2 oscillation AMO positive) que la NAO est globalement positive (Fig.8A). La fréquence des grosses tempêtes s’est élevée en Bretagne depuis 1970 (Fig. 9; Van Vliet-Lanoë et al., 2014). Ces oscillations sont comme l’œuf et la poule : elles sont considérées généralement comme le moteur de notre météo et non la conséquence d’un autre forçage, par exemple, dérivé de l’activité du soleil. Ces variations de NAO sont incluses dans une cyclicité proche de 60 ans, l’Oscillation Multidécadale Atlantique ou AMO.
Nous sommes actuellement en AMO positive, un peu après le maximum, l’océan Austral est exceptionnellement chaud et l’activité solaire particulièrement importante (Fig.8a). Les tempêtes tropicales sont puissantes, donnant des ouragans ou hurricanes qui touchent surtout la côte américaine, des typhons dans le SE Asiatique.
Lorsque dans ce contexte, la NAO devient négative, ces ouragans traversent l’Atlantique ou peuvent directement remonter sur l’Europe, sur le rail des puissantes ondulations du jetstream, comme cela a été le cas pour Xynthia en 2010 ou l’ouragan de 1987, tous deux précédés d’air tropical (Fig.8B).
En AMO négative, l’océan Austral est tiède sous contrôle de l’activité solaire (minima solaires de 1905-25 et de 1950-1970). En AMO négative, le contraste thermique sur l’Atlantique est réduit alors que l’Arctique est peu refroidi (vent /activité solaire temporairement élevée). C’est une période calme comme celle qui a présidé à la conquête de l’Amérique au 15-16ieme siècle (Fig.8C).
Le contraste thermique est plus important, lorsque l’AMO et la NAO sont négative, pendant les Minima solaires : des grosses tempêtes cycloniques traversent l’Atlantique de Terre Neuve à l’Europe comme pendant le Petit Âge glaciaire ; les tempêtes tropicales sont faibles (Fig.8D).
Pendant ces périodes de 30 ou 60 ans, la NAO peut s’inverser, notamment sous l’impact du vent solaire comme ces trois dernières années qui réchauffe d’abord l’Arctique (Van Vliet, 2020).
Après les pics d’activité solaire des années 1950-1965 (18 et 19) et deux plus faibles, de 1980 à 1995 (21 à 23; Fig.10), le stockage thermique dans l’océan Austral est puissant, toujours transmis vers l’Arctique dans les eaux de surface de l’océan (recul estival de la banquise) et en contraste marqué avec un refroidissement en cours de l’Arctique pour raison de déficit en insolation (cycle solaire 24 et transition 24/25). Ce contraste thermique est générateur de dépressions pluvieuses évoluant en tempêtes selon les caractéristiques de la NAO, issues du comportement d’un jet stream polaire très instable. Le nombre des dépressions augmente actuellement pour atteindre une fréquence quasi-diurne (2013-2015, 2019-2020) comme pendant le Petit Age glaciaire, générant par un vent soutenu une houle puissante qui accentue les échanges thermiques directs et de vaporisation entre l’océan et l’atmosphère, aggravant leur intensité et les précipitations associées.
On est en droit de se demander quel est le rôle de l’activité solaire dans les autres zones sensibles aux rives de l’océan Austral. Une comparaison (Fig.10) des grandes crues publiées en Asie (Inde, Chine, Japon pour les séries les plus longues) démontrent le parallélisme attendu entre les forçages solaires directs (cyclicité à 11 ans et vents solaires), pour les évènements générés dans l’hémisphère Nord – en Europe et – ceux indirects, générés par la mousson d’été (Océans Indien et Pacifique). Le tout est en association avec une migration de l’ICTZ et des jetstreams vers le Nord et une AMO positive depuis 1975. L’Australie, en rive sud de l’océan Indien/Austral, répond moins bien, mais néanmoins un parallélisme semble ressortir. Les crues avant 1975 semblent corrélées avec la fin des cycles à 11 ans du soleil (Fig.10).
Par conséquent, l’enchaînement de tous ces processus issus de l’activité solaire amène, via les vents géostrophiques, sur l’hémisphère le plus peuplé de notre planète de fortes précipitations suivies de crues exceptionnelles exacerbées par la transformation de nos sols par l’Homme. Les gaz à effet de serre ne sont en rien responsables. L’impact des changements climatiques actuels sur les événements extrêmes de précipitations ne peut pas être évaluer à partir des simulations numériques de scénarios de changement climatique (Planton et al., 2005).
CONCLUSIONS
Les crues ont toujours existé. L’impact d’un réchauffement climatique sur les précipitations, et donc sur l’apparition de crues exceptionnelles, est évident et n’est pas un phénomène neuf.
Néanmoins la menace d’un déluge sous contrôle des précipitations est bien réelle depuis 1975 et surtout 1997, en conséquence du réchauffement actuel lié à l’activité essentielle du soleil. Cette situation risque de s’accentuer en raison de l’inertie thermique de l’océan d’une part et, d’autre part, du refroidissement des zones polaires généré par des cycles solaires calculés comme très faibles (24-25-26 ; Yousef et al. 2009). Cette accentuation devrait donc de durer plusieurs décennies en fonction de l’évolution de l’activité solaire réelle (Van Vliet, 2020). Certains parlent de perturbations jusqu’en 2050 (Zharkova et al, 2015 ; Van Vliet, 2020).
Depuis la Néolithisation, les pratiques agricoles sont responsables pour beaucoup de la brutalité et de l’intensité de la montée en crue en réduisant le couvert forestier. L’urbanisation galopante imperméabilise les surfaces, concentrant le ruissellement et contraignant également dans l’espace une majorité des cours d’eau. Ces aménagements obligent les eaux à envahir des zones aujourd’hui urbanisées qui jadis servaient de zones d’expansion pour les crues, ce malgré une connaissance des mécanismes en jeu et les outils législatifs existants. Le changement climatique naturel, sous contrôle de la qualité de l’insolation a certainement sa part de responsabilité (crues millénaires), mais la gestion anthropique de l’aménagement des bassin-versants est la responsable principale des catastrophes hydrologiques récentes (crues centennales et décennales). A l’Homme de se prendre en main.
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Bonjour,
Très belle leçon en la matière. Une vraie belle leçon dans le bon sens du terme.
Cependant, je n’arrive pas à me souvenir la signification du mot ‘DOP’… Voir ici par exemple. (Interglaciaire et DO ; voir Rasmussen et al, 2016 ; Van Vliet-Lanoë, 2018).
Merci de m’aider,
Denis Gaumond, Montréal.
Merci de votre commentaire et appréciation de l’article de l’auteure. Pour répondre à votre question, ‘DO’ correspond aux événements Dansgaard-Oeschger qui ont fait l’objet d’un article dans SCE
=
http://www.science-climat-energie.be/2020/01/24/des-rechauffements-repetitifs-sans-co2/#more-7311
Bonjour,
Excellent article, complet, précis et enrichissant. Merci beaucoup.
Malheureusement, je n’ai que 18 ans et aucune formation scientifique universitaire (ou équivalent). J’ai donc dû faire de nombreuses recherches pour comprendre tous les termes techniques de l’article, mais il me reste encore plusieurs incompréhensions lors de ma lecture. Les voici :
1) « Le lit mineur endigué du fleuve, est, en basses eaux, environ 10 m au-dessus du lit majeur […] »
=> Le lit majeur étant plus élevé en altitude que le lit mineur, pourquoi le lit mineur se trouverait-il 10 mètre AU-DESSUS du lit majeur ?
2) « L’océan austral, le plus vaste de notre planète et vu sa localisation en position intertropicale […] »
=> Vous utilisez par la suite pas moins de 5 fois le terme « océan austral » (autrement dit l’océan entourant l’Antarctique, non?). N’est-ce pas l’océan pacifique qui correspond à votre description ci-dessus ?
3) « Une ionisation accrue liée au flux de particules solaires (vent solaire) favorise la croissance des aérosols dans les noyaux de condensation des nuages […] »
=> Cette réaction chimique s’effectuant dans l’atmosphère terrestre, comment le vent solaire peut-il y parvenir s’il ne peut pas pénétrer l’héliopause ?
4) « Le changement de budget énergétique associé à la couverture nuageuse associé au cycle à 11 ans a été estimé à 1.1±0.3 W/m2, un ordre de grandeur 10 fois supérieur à celle de la TSI et est également sous contrôle « chauffant » du vent solaire, indépendant des fameuses taches. Ce type de changement apparaît pendant les deux différents types de réchauffement (Interglaciaire et DO). Enfin, l’inertie thermique de la masse océanique est, rappelons-le, grande en relation avec la chaleur spécifique de l’eau. »
=> Jusqu’à la première virgule, j’ai eu du mal à comprendre… Que représente concrètement ce changement énergétique ?
=> De nouveau, comment les vents solaires peuvent-ils influencer quoi que ce soit puisqu’ils ne peuvent atteindre l’atmosphère terrestre à cause de l’héliopause ?
=> « […] grande en relation avec la chaleur spécifique de l’eau. » : qu’est ce que l’eau a de spécial qui influence son inertie thermique ?
5) Figure 8 : Qu’entendez vous par « nucléation de « sting storm » » dans la légende ?
6) « […] la proximité du jetstream très oscillant peut directement pirater des dépressions tropicales […] »
=> Qu’entendez-vous par « pirater » ?
7) « Nous sommes actuellement en AMO positive, […] l’activité solaire est particulièrement importante. » Dans la conclusion de l’article, vous dites : […] Cette situation risque de s’accentuer en raison […] du refroidissement des zones polaires généré par des cycles solaires calculés comme très faibles »
=> Comment l’activité solaire peut-elle être actuellement important si vous dites ensuite que les cycles solaires actuels sont faibles ?
8) Figure 10 : Les sécheresses et canicules sont-elles bien représentées en rouge et l’intensité des vents solaires en bleus ?
9) « Une comparaison (Fig.10) des grandes crues publiées en Asie (…) démontrent le parallélisme attendu entre les forçages solaires directs (cyclicité à 11 ans et vents solaires), pour les évènements générés dans l’hémisphère Nord – en Europe et – ceux indirects, générés par la mousson d’été (…) »
=> Dans la figure 10, quelles informations nous renseignent sur la mousson d’été afin d’établir le parallélisme entre celle-ci et les forçages solaire directs ?
=> Je remarque une belle relation (toujours dans la figure 10) entre les cycles de 11 ans et les vents solaires. En revanche, rien de tel entre les crues avant 1975 et la fin des cycles à 11 ans du soleil… exemples :
– La crue des années 1910 correspond au DÉBUT du cycle solaire 15
– La crue des années 1935 environ correspond au DÉBUT du cycle solaire 17
– La crue de la fin des années 1940 correspond au MILIEU du cycle solaire 18
– La crue environnant l’année 1960 correspond au MILIEU du cycle solaire 19
– La crue de la fin des années 1970 correspond au MILIEU du cycle solaire 20
=> Pourquoi toutes les crues après 1975 correspondent la plupart du temps à l’espace de temps entre chaque cycle solaire ?
10) « L’impact des changements climatiques actuels sur les événements extrêmes de précipitations ne peut pas être évaluer à partir des simulations numériques de scénarios de changement climatique. […] L’impact d’un réchauffement climatique sur les précipitations, et donc sur l’apparition de crues exceptionnelles, est évident et n’est pas un phénomène neuf. »
=> Puisque vous approuvez l’impact du réchauffement climatique sur les précipitations (2e phrase), pourquoi ce même impact ne peut pas être évalué à partir de simulations numériques de scénarios de changement climatique ?
Comme vous pouvez le constater, j’ai surtout eu du mal à comprendre la partie « C) Crues fluviales et climat en Europe ».
N’hésitez pas si vous avez également des suggestions/recommendations/informations pour me permettre de mieux comprendre cette partie-là, et en quoi les inondations que nous vivons ne sont sûrement pas dûes aux gaz à effets de serre (encore moins d’origine humaine…). Ceci n’est qu’un plus, les réponses à mes questions seront déjà suffisantes comme ça, bien sûr !
Merci d’avance ! Et à quand la partie 2 de « Déluge et changement climatique » ?
1) « Le lit mineur endigué du fleuve, est, en basses eaux, environ 10 m au-dessus du lit majeur […] »
A cause de l’envasement du fleuve endigué et au relèvement des digues, une des caractéristique anthropique de ce fleuve!!
2) « L’océan austral, ] »
Ocean austral = la bande intertropicale océanique Pacifique, Indien et Atlantique: voir fig.
3) « Une ionisation accrue liée au flux de particules solaires (vent solaire) favorise la croissance des aérosols dans les noyaux de condensation des nuages […] »
= rayonnement cosmique, chambre à bulle : électrons , noyaux hélium, rayonnements radioactifs. Aussi émis par le soleil en crise ( une part du rayonnement cosmique)
4)Le changement de budget énergétique associé à la couverture nuageuse associé au cycle à 11 ans a été estimé à 1.1±0.3 W/m2 . Cela a été calculé ( voir référence)
.5) nucléation de « sting storm » : formation très brutale d’une dépression profonde, aussi appelée « bombe »
6) la proximité du jetstream très oscillant peut directement pirater des dépressions tropicales :
le jet constitue un vrai rail pour les dépressions ( position des fronts), s’il descend basse en latitude, il peut dévier les basses pressions.
7) « Nous sommes actuellement en AMO positive, […] l’activité solaire est particulièrement importante. »
Lisez la courbe d’intensité des cycles solaires prédits ( il y en a au moins 4 avec des critères differents qui aboutissent au même résultat). L’activité solaire est le facteur le plus important (chauffe-eau), mais la masse océanique a une inertie thermique énorme (chaleur latente de vaporisation) et essentiellement localisée en zone intertropicale. Moralité, l’Arctique qui reçoit très peu d’énergie directe (en dehors de vents solaires) se refroidit très vite (latitude, et albédo élevés). Donc contraste thermique actuel entre les Arctique/Antarctique et la zone intertropicale avec un masse océanique chaude.
8) ce sont les années. Les 2 courbes sont des mesures pré et -post satellitaires (rouge).
9) les précipitations suivent les épisodes de réchauffement et surtout de vents solaires qui terminent généralement un cycle solaire. Le décalage est lié à l’inertie de l’océan austral: s’il est chaud: effet rapide s’il est frais: effet décalé.
10) lisez le papier sur le web: ce n’est pas ma spécialité. Les modèles actuels intègrent rarement l’activité solaire.
Merci beaucoup ! Je comprends tout maintenant.
(commentaire réduit à – de 3000 caractères)
Excellent article, complet, précis et enrichissant. Merci beaucoup.
Malheureusement, je n’ai que 18 ans et aucune formation scientifique universitaire (ou équivalent). J’ai donc dû faire de nombreuses recherches pour comprendre tous les termes techniques de l’article, mais il me reste encore plusieurs incompréhensions lors de ma lecture. Les voici :
1) « Le lit mineur endigué du fleuve, est, en basses eaux, environ 10 m au-dessus du lit majeur […] »
=> Le lit majeur étant plus élevé en altitude que le lit mineur, pourquoi le lit mineur se trouverait-il 10 mètre AU-DESSUS du lit majeur ?
2) « L’océan austral, le plus vaste de notre planète et vu sa localisation en position intertropicale […] »
=> Vous utilisez par la suite pas moins de 5 fois le terme « océan austral » (autrement dit l’océan entourant l’Antarctique, non?). N’est-ce pas l’océan pacifique qui correspond à votre description ci-dessus ?
3) « Une ionisation accrue liée au flux de particules solaires (vent solaire) favorise la croissance des aérosols dans les noyaux de condensation des nuages […] »
=> Cette réaction chimique s’effectuant dans l’atmosphère terrestre, comment le vent solaire peut-il y parvenir s’il ne peut pas pénétrer l’héliopause ?
4) « Le changement de budget énergétique associé à la couverture nuageuse associé au cycle à 11 ans a été estimé à 1.1±0.3 W/m2, un ordre de grandeur 10 fois supérieur à celle de la TSI et est également sous contrôle « chauffant » du vent solaire, indépendant des fameuses taches. Ce type de changement apparaît pendant les deux différents types de réchauffement (Interglaciaire et DO). Enfin, l’inertie thermique de la masse océanique est, rappelons-le, grande en relation avec la chaleur spécifique de l’eau. »
=> Jusqu’à la première virgule, j’ai eu du mal à comprendre… Que représente concrètement ce changement énergétique ?
=> De nouveau, comment les vents solaires peuvent-ils influencer quoi que ce soit puisqu’ils ne peuvent atteindre l’atmosphère terrestre à cause de l’héliopause ?
=> « […] grande en relation avec la chaleur spécifique de l’eau. » : qu’est ce que l’eau a de spécial qui influence son inertie thermique ?
5) Figure 8 : Qu’entendez vous par « nucléation de « sting storm » » dans la légende ?
6) « […] la proximité du jetstream très oscillant peut directement pirater des dépressions tropicales […] »
=> Qu’entendez-vous par « pirater » ?
7) « Nous sommes actuellement en AMO positive, […] l’activité solaire est particulièrement importante. » Dans la conclusion de l’article, vous dites : […] Cette situation risque de s’accentuer en raison […] du refroidissement des zones polaires généré par des cycles solaires calculés comme très faibles »
=> Comment l’activité solaire peut-elle être actuellement important si vous dites ensuite que les cycles solaires actuels sont faibles ?
8) Figure 10 : Les sécheresses et canicules sont-elles bien représentées en rouge et l’intensité des vents solaires en bleus ?
Merci.
Merci pour l’article. Mais :
– Le réseau urbain d’égoûts aggrave-t-il finalement les crues ou non, et si oui comment ? Sachant qu’il concentre rapidement les écoulements dans un système très imperméabilisé…
– Puisque les grosses phases d’érosion (donc rhexistasie) arrivent pendant les longs refroidissements, les fin de brefs réchauffements et d’épisodes interglaciaires, l’absence d’érosion (donc biostasie) arrive-t-elle donc généralement durant les réchauffements (brefs ou longs), mais pas durant la fin de ces réchauffements ? Ensuite, les « longs refroidissements », comprennent-ils autant les périodes de glaciations que les évén. de Bond (comme le Petit Âge Glaciaire) ? Enfin, les éven. de Bond peuvent-ils être des évén. très froids comme très chauds ?
– Pourquoi les crues(-éclair) arrivent-elles souvent en fin de canicule (comme l’Optimum climatique du M-Â) ?
– Avant 1975, les crues sont corrélées à la fin des cycles à 11 ans du soleil à cause de la AMO négative, et après 1975, il y a plus de précipitations à cause de la AMO positive. Est-correct ?
– Si on considère que les GES d’origine anthropique réchauffent bien la planète, ils réchauffent alors les océans, donc plus d’évaporation, de précipitations et de crues… Pourquoi dire alors que « Les GES ne sont en rien responsables des fortes précipitations suivies de crues exceptionnelles » ?
– Pourquoi le curage et l’entretien des digues accentuerait la vitesse du ruissellement et les crues ? Cela permet d’enlever des embâcles barrant le passage de l’eau, accentuat le niveau d’eau…
– En quoi un contraste thermique (Arctique froid/Océan austral chauf) provoquerait des dépressions pluvieuses ?
Le réseau urbain d’égoûts aggrave-t-il finalement les crues ou non, et si oui comment ? Sachant qu’il concentre rapidement les écoulements dans un système très imperméabilisé…
OUI
– Puisque les grosses phases d’érosion (donc rhexistasie) arrivent pendant les longs refroidissements, les fin de brefs réchauffements et d’épisodes interglaciaires, l’absence d’érosion (donc biostasie) arrive-t-elle donc généralement durant les réchauffements (brefs ou longs), mais pas durant la fin de ces réchauffements ?
SI, puisque la fréquence des tempêtes augmente en période de transition climatique (chaud-froid ou froid chaud), auxquelles il faut rajouter les défrichements anthropiques pour la période actuelle
Ensuite, les « longs refroidissements », comprennent-ils autant les périodes de glaciations que les évén. de Bond (comme le Petit Âge Glaciaire) ? Enfin, les éven. de Bond peuvent-ils être des évén. très froids comme très chauds ?
Ce sont les Glacial Stadials du Groenland. Une glaciation , l’activité solaire et le forçage orbital, des épisodes chaud brefs suivis de refroidissements plus longs
– Pourquoi les crues(-éclair) arrivent-elles souvent en fin de canicule (comme l’Optimum climatique du M-Â) ?
La fréquence des tempêtes augmente en période de transition climatique (chaud-froid ou froid chaud ). Réchauffement aussi important voir plus chaud que l’actuel selon les régions
– Avant 1975, les crues sont corrélées à la fin des cycles à 11 ans du soleil à cause de la AMO négative, et après 1975, il y a plus de précipitations à cause de la AMO positive. Est-correct ?
OUI
– Si on considère que les GES d’origine anthropique réchauffent bien la planète, ils réchauffent alors les océans, donc plus d’évaporation, de précipitations et de crues… Pourquoi dire alors que « Les GES ne sont en rien responsables des fortes précipitations suivies de crues exceptionnelles » ?
En physique, pour faire simple, on ne peut pas réchauffer une masse chaude pour cause d’activité solaire importante à partir d’une atmosphère plus fraîche au-dessus de l’océan (ce n’est pas vrai à terre). C’est l’absorption des UV émis lors d’une forte activité solaire qui est absorbée dans la masse océanique, tuant également les coraux et faisant évoluer les pigments de fleurs sur le continent (je ne parle même pas des coups de soleils et des cancers de la peau…). Le gaz à effet de serre le plus puissant c’est la vapeur d’eau !
– Pourquoi le curage et l’entretien des digues accentuerait la vitesse du ruissellement et les crues ? Cela permet d’enlever des embâcles barrant le passage de l’eau, accentuat le niveau d’eau…
Je n’ai pas dit cela !! Le curage des cours d’eau et l’entretien des digues permettent une évacuation plus rapide des crues vers l’aval, justement en évitant les embâcles et en limitent l’extension latérale normale des inondations dans le lit majeur, peuplé, par rupture de digues! En bref on envoie le tout à son voisin situé en aval !!
– En quoi un contraste thermique (Arctique froid/Océan austral chauf) provoquerait des dépressions pluvieuses.
Ceci amène un contraste le long de fronts de pression atmosphérique. entre des masses d’air tropicales ( basse pression) directement avec de l’air polaire descendant pour l’essentiel du Groenland dans nos régions. C’est très marqué pour le moment avec des températures de 3 à 4°C supérieur aux températures « normales » pour la saison en contact avec un air de 3 à 4°C inférieur. Le gradient de pression est très brutal. Si le Gulf Stream et le golfe du Mexique sont très chauds (eaux issues de l’océan austral) , les eaux se vaporisent de manière très importantes comme au-dessus d’une casserole d’eau chaude !! Donc il pleut au contact de l’air froid (condensation).